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Loi ESSOC : droit à l’erreur, droit au contrôle et incidences d’une pièce manquante dans un dossier

Public - Droit public général
27/08/2018
La loi n° 2018-727, pour un État au service d'une société de confiance, dite loi ESSOC, a été publiée au Journal officiel du 11 août. Cette loi crée au profit de tout administré un droit à l’erreur ainsi qu'un droit à se faire contrôler et précise les incidences d'une pièce manquante dans un dossier.
Droit à l'erreur

Est créé dans le Code des relations entre le public et l'administration un chapitre intitulé « Droit à régularisation en cas d'erreur ». Dorénavant, une personne ayant méconnu pour la première fois une règle applicable à sa situation ou ayant commis une erreur matérielle lors du renseignement de sa situation ne peut faire l'objet, de la part de l'administration, d'une sanction, pécuniaire ou consistant en la privation de tout ou partie d'une prestation due, si elle a régularisé sa situation de sa propre initiative ou après avoir été invitée à le faire par l'administration dans le délai que celle-ci lui a indiqué. La sanction peut toutefois être prononcée sans que la personne en cause ne soit invitée à régulariser sa situation, en cas de mauvaise foi ou de fraude. Est considérée comme de mauvaise foi toute personne ayant délibérément méconnu une règle applicable à sa situation. En cas de contestation, la preuve de la mauvaise foi et de la fraude incombe à l'administration. 

Droit au contrôle

Dans le même code est créé un autre chapitre intitulé « Droit au contrôle et opposabilité du contrôle ». Dorénavant, toute personne peut demander à faire l'objet d'un contrôle prévu par les dispositions législatives et réglementaires en vigueur. La demande précise les points sur lesquels le contrôle est sollicité. L'administration procède à ce contrôle dans un délai raisonnable, sauf en cas de mauvaise foi du demandeur, de demande abusive, ou lorsque la demande a manifestement pour effet de compromettre le bon fonctionnement du service ou de mettre l'administration dans l'impossibilité matérielle de mener à bien son programme de contrôle. 

Incidences d'une pièce manquante dans un dossier

L’article 4 de la loi prévoit qu’à l’avenir, l’absence d'une pièce au sein d'un dossier déposé par un usager en vue de l'attribution d'un droit ne peut conduire l'administration à suspendre l'instruction de ce dossier dans l'attente de la transmission de la pièce manquante. Si la pièce fait toujours défaut au moment de la décision d'attribution du droit concerné, cette attribution n'est effective qu'après la réception par l'administration de cette pièce. Toutefois, cette disposition ne s'applique pas dans le cas où la pièce manquante est indispensable à l'administration pour instruire valablement le dossier.

Par Yann Le Foll
Source : Actualités du droit